Mes yeux se perdent sur la splendeur de la nuit qui nous enveloppe de son manteau bleuté. Mes pensées s’envolent au même titre que la fumée du cancer que je traine entre mes doigts. J’essaie de réaliser l’ampleur de tout ce qu’il se passe, de tout ce qui s’est passé ses dernières 24h. Et j’ai un peu de mal à l’avaler. A me dire que tout ça est bien réel et n’est pas dû à un délire dans ma tête. Je repense à mon rendez-vous avec Axel, à tout ce qu’on s’est dit, toutes ses révélations qui nous on embrasées avant de laisser place au plaisir de la chair. Nous venions tout juste de finir et j’en voulais de nouveau. Parce que c’était lui. Ou bien peut-être était-ce juste sa tendresse dont j’avais besoin. Cette tendresse nouvelle qu’il m’offrait, comme si il n’y avait rien de plus naturel, comme le simple fait de respirer. Et ça m’effrayait encore beaucoup trop. Une partie de moi avait envie de le chasser de ma chambre, comme je l’aurais fait pour chasser un amant, de fuir encore ce qu’il provoquait en moi. Mais l’autre, elle, ne pouvait même pas effleurer l’idée sans qu’un frisson désagréable remonte le long de mon échine. Etre loin de lui m’était devenu insupportable.

Ses bras m’entourèrent en douceur, ma main libre s’accrochait déjà à son épiderme, retrouvant sa chaleur si enivrante. Si quelqu’un nous voyait... Mais il chassa vite cette réflexion de ma tête pour laisser place à un rire léger. Il se foutait gentiment de ma gueule et moi je rougissais comme un abruti.

« Moque toi... »

Mon regard échoua abruptement sur lui alors qu’il s’emparait de ma main, celle qui portait la cigarette, pour se servir sur cette dernière, me laissant surpris de son geste. Mes iris observèrent le mouvement de ses lèvres tirer dessus, puis expirer la fumée ensuite. Et je trouvais ça atrocement sexy.

« Depuis quand est-ce que tu fumes au juste ? »

Mon ton était amusé. Je ne m’attendais pas à ça de lui, lui qui n’avait pas une seule fois fumé une cigarette depuis son arrivée. Enfin, pas que je sache en tout ça. Je le laissais venir se loger dans le creux de mon cou alors que mes doigts firent un énième aller-retour vers ma bouche. J’aurais pu rester ici l’éternité entière. Comme ce matin là en haut de la vieille tour. Mes doigts effleurèrent le bracelet qu’il portait à présent au poignet alors que mon coeur redoublait ces battements. Je profitais de ce moment éphémère en espérant qu’il ne s’envolerait jamais, comme si demain n’existait pas.